Le G8 à Deauville : Printemps arabe, nucléaire… et FMI
L’Internet devait être au centre des discussions lors de ce tout premier e-G8, mais les évènements récents en ont décidé autrement. Ce sont en effet les questions du nucléaire et de l’aide aux transitions démocratiques dans les pays arabes qui ont fait le débat.
Un plan d’aide – qualifié de « Plan Marshall pour les pays arabes » par la presse – de 40 milliards de dollars, débloqués par le FMI, a été annoncé à Deauville, sans que l’on sache pour autant quelle somme sera attribuée à chaque pays dans son individualité. Les questions libyennes et syriennes ont aussi été abordées. Obama s’est déclaré « déterminé à conclure » l’opération militaire engagée en Libye et Nicolas Sarkozy a une fois de plus réaffirmé la nécessité du départ de Mouammar Khadafi, qui rechigne à quitter le pouvoir. « Le plus tôt il le fera, plus le choix sera grand pour lui. » a déclaré le Président de la République à la presse. Les grandes puissances ont aussi condamné l’usage de la force par les autorités syriennes. Vendredi 27 mai, le sommet du G8 a accueilli en grande pompe les chefs d’Etats d’Afrique et du Maghreb. Alassane Ouattara a ainsi pu faire une apparition officielle et prendre part aux discussions sur le continent africain.
La question du nucléaire a elle opposé l’Allemagne, qui prône une sortie totale et définitive du nucléaire, à la France, où 87% de l’électricité produite est d’origine nucléaire. Pour rassurer Angela Merkel, Nicolas Sarkozy a proposé de mettre en place une « réglementation de très haut niveau sur la sûreté nucléaire », qui pourrait s’appliquer à tous les pays utilisants les technologies du nucléaire civil.
Sur un tout autre plan, Christine Lagarde a récolté de précieux soutiens en vue de la nomination prochaine du nouveau numéro un du Fonds monétaire international. Déjà soutenue par un front européen acquis à sa cause, l’actuelle ministre de l’Economie et des Finances aurait réussi à s’assurer les voix des Etats-Unis et la Russie lors de son passage à Deauville. Le dépôt des candidatures se fera jusqu’au 10 juin, mais Christine Lagarde fait déjà figure d’ultra-favorite.